Mon Maire

evenementedito

En 1974, le commissaire San Antonio [1] décrivait ainsi son maire :

Tu as des maires qui sont en outre industriels, commerçants, médecins, assureurs, agriculteurs, ou autres.

Surtout ou autres, d’ailleurs.

Le mien, était maire.

De profession. Plus conseiller de ceci, cela, machin-chose ; le processus habituel, quoi. Et puis aussi secrétaire général de truc-machin.

Se préparait aux législatives. En cas de vestouze, aux sénatoriales. Dans la politique, t’as de la ressource. Tu peux (te) rabattre sur des lots de consolation. Quand on refuse de te sacrer à Reims, t’as les Fidji, la Réunion et consœurs pour te refaire une santé. Si t’es plus super-préfet, te voilà P.D.G. Un camembert tout superbe, te dis-je. L’essentiel, c’est de savoir sucer la bonne route ou le bon paf. Pas se laisser décrocher. En être coûte que coûte. Brandir la flamberge, si tu manques de gamberge, mais te montrer. Occuper les éminences de terrain et les éminences grises. Surtout qu’on ne t’oublie pas. Le mec oublié est un mec foutu : le barlu poursuit sa route sans lui. Il n’a même pas droit à une bouée de secours. Faut s’agiter, d’un sens ou l’autre, mais créer du bouillonnement. Le vrai politicien, c’est un comprimé effervescent. Il mousse, il pétille, il fait roter. La politique, c’est le coté gazeux de la nation : sa limonade, son champagne ; ses pets. ...

Et c’est toujours d’actualité !

[1Un os dans la noce - éd. Fleuve Noir - chap. IV